La structure et le découpage des communes actuelles date de près de 170 ans. Le découpage des communes avait été fait à l’époque de manière très novatrice et objective, se basant sur la répartition des habitats et entités économiques, et faisant complète abstraction des structures territoriales de l’ancien régime. Par ce changement les anciennes structures de pouvoir local avaient été balayées et un tout nouveau système politique s’était installé.
Aujourd’hui l’urbanisation et les profonds changements du territoire ont rendu le découpage de 1848 bien obsolète. Les élites communales locales s’en rendent compte mais tiennent aussi à garder le petit pouvoir local qui leur reste. L’épisode de ce projet avorté de fusion de l’Entre-deux-Lacs a été un parfait exemple de cette intention. Plutôt que reformer la gestion du territoire sur la base des réalités objectives, ces élites villageoises ont essayé de constituer leur propre fusion, proposant un modèle anti-urbain et conservateur: « tout sauf Neuchâtel » avec un assemblage qui voulait changer le moins possible et surtout éviter toute réforme.
Ce projet a échoué deux fois, d’abord au Landeron, ensuite à Saint-Blaise.
Il est intéressant de noter que dans le cas de Saint-Blaise l’opposition a été particulièrement étendue dans sa diversité. Il y avait deux comités distincts contre cette fusion, ce qui est rare dans de tels cas, mais on a aussi assisté à des manifestations spontanées, avec des passants applaudissant lors de la pose de nos affiches, ou avec des épisodes comme la petite affiche « Plus heureux à 4 » posée à coté de certaines affiches pro fusion « Plus forts à six ».
Nous vous reproposons ici cette image, à notre avis la plus marquante de toute cette campagne.
Quelle suite alors ?
Presque personne à Saint-Blaise ne conteste la nécessité de réorganiser l’administration et la gestion du territoire, pour autant que cela soit fait dans l’intérêt général.
A notre avis il conviendrait de reprendre la méthode réformatrice de 1848: observer la situation objective du territoire et ses besoins en service et infrastructures, ensuite constituer une nouvelle entité politique-administrative sur cette base objective, en faisant toute abstraction des structures de pouvoir local en place.
Assez clairement, le choix de principe se limite à deux alternatives: soit une entité urbaine intégrée au niveau de l’agglomération, soit une entité suburbaine englobant les actuelles communes de l’est neuchâtelois.
Pour savoir quelle solution serait la meilleure il faudra faire une analyse fouillée des besoins liés au territoire et des réponses possibles à ces besoins. Et y associer une proposition de gouvernance locale adaptée à la société civile moderne et urbaine de notre temps.
Tel sera le défi que nous souhaiterions poser aux forces politiques qui sortiront des prochaines élections communales.